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THOMAS BINDER : « L’avantage des coworking ? Héberger et rassembler »

 

À la fois café, restaurant et espace coworking, le TWO se dédie à une clientèle internationale, notamment à la communauté franco-allemande. Rencontre avec son fondateur Thomas Binder.

 

Que signifie le mot « Gemuklicht » ?

Ce mot pourrait se traduire par « cosy », mais c’est un peu plus que ça, car il s’agit vraiment du bien-être ensemble. On l’associe avec des idées de chaleur en hiver, d’être chez soi ou dans un café, autour d’une table, de parler, communiquer… se sentir bien, tout simplement. Bien sûr, ce n’est pas uniquement un sentiment d’hiver, cela peut être aussi un sentiment d’été. « Gemuklicht » signifie se sentir bien, et avec d’autres personnes.

Ce qui est un peu le concept de ce lieu que vous avez créé ?

En effet, nous sommes à la fois café, restaurant, coffee-shop… Coffee-shop parce que nous servons des plats toute la journée : une cuisine plutôt healthy, des boissons maison… Ce qui en fait plus un coffee-shop qu’une brasserie. Nous ne sommes pas centrés sur la bière ou l’alcool en général : nous avons une bière allemande, des vins bio, mais sinon, ce sont plus des produits traditionnels.

Ce lieu regroupe également des espaces fixes de coworking ?

Et aussi des salles de réunion. Elles sont complémentaires avec le restaurant. C’est une formule intéressante pour des entreprises ou des associations qui veulent se réunir et se restaurer sur place par exemple. De plus, nous proposons toutes sortes d’animations le soir et le week-end, ce qui permet de sortir un peu du cadre « travail », organiser des soirées cocktails… Le week-end, il y a la possibilité de louer les salles, ce qui arrange les associations et les gens qui n’ont pas tellement le temps de se réunir pendant la semaine. Nous avons donc une amplitude horaire assez large.

Avec le coworking, les gens commencent à travailler d’une nouvelle manière, que ce soit des petites entreprises indépendantes ou des groupes importants. Un écosystème serait-il en train de se développer ?

En effet. D’un côté ça change l’esprit parce qu’on se retrouve dans une ambiance différente du bureau. Concernant notre position, étant situé au centre de Paris, Hubsy est aussi facilement accessible aux personnes travaillant dans la capitale. C’est assez sympa pour des séminaires de créativité, de brainstorming, etc ou pour rassembler un peu les équipes. Je pense également que les gens travaillent différemment aujourd’hui qu’il y a dix ans. Nous agissons beaucoup plus en réseau, à la fois à distance et parce qu’il y a de plus en plus de personnes qui veulent travailler d’une façon indépendante. Ils ne souhaitent plus rester trop longtemps dans la même entreprise. De fait, lesdites entreprises recherchent des lieux où leurs équipes peuvent se rassembler avec des clients et/ou partenaires. C’est là aussi l’avantage des coworking : héberger et rassembler.

Comment comptez-vous développer votre concept ? Quel est votre modèle pour les années à venir ?

Le but en soit n’est pas d’ouvrir plusieurs établissements, mais plutôt le dupliquer. Pour cela, il faut une certaine fréquentation des espaces et un minimum de standardisation : un concept rôdé, avec les offres pour le service coworking et la cuisine bien définies. Enfin, par « standardisation », j’entends proposer une même carte qui change tous les deux/trois mois. C’est un grand travail. Ça a l’avantage qu’on peut à la fois uniformiser et donner au client un choix différent suivant les saisons. Et peut-être que dans un an ou deux, nous pourrons ouvrir un second restaurant-coworking comme celui-ci.

Quel futur pour ce concept ?

Le futur consiste à s’instaurer comme un établissement de qualité pour les réunions et le bien manger. Le « healthy food » devient un standard. Les gens savent maintenant ce que c’est. Dans des pays anglo-saxons, ils suivent énormément cette nouvelle tendance. Je pense que cela va s’inscrire dans la durée parce qu’on se rend compte que tout ce qui a un rapport au fait de se nourrir rejoint la médecine. Si on prend garde à ce que l’on mange, on tombe moins souvent malade. Tout va ensemble, et je crois que c’est dans l’intérêt de tout le monde de manger d’une façon plus consciente. En terme d’espace, j’ai l’impression qu’il y a pas mal de demandes à Paris car il n’y a pas énormément de place entre les cafés, où il y a rarement des pièces privées, les hôtels qui restent assez chers, et les coworking purs où il y a parfois des salles de réunion, parfois non. Nous proposons des salles de réunion bien équipées, agréables et où on peut se restaurer. C’est ce qui nous différencie.

Vous avez ce lien très français, mais en même temps le contact européen ?

Exactement. À Paris, il y a toujours beaucoup d’étrangers, et c’est aussi ça qui fait sa créativité : cette ville accueille des gens du monde entier et ça se ressent aussi au niveau de la clientèle. Moi-même, j’ai l’habitude de travailler avec différentes nationalités. C’est plus enrichissant de bosser avec des personnes qui viennent de partout que uniquement avec des Français.

 

Andreas Koch et Clémence d’Halluin

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