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LES PROCESSUS ATTENTIONNELS

Les processus attentionnels

Durant nos journées, nous sommes continuellement bombardés par un nombre submergeant d’informations perceptuelles. Or, notre capacité de traitement de l’information est trop limitée pour prendre en compte de manière consciente le flux continu d’informations qui nous arrivent de multiples sources. Comment alors, arrivons  nous à faire avec ? Comment se fait-il que nous ne soyons pas submergés, paralysés par autant d’informations ? Comment arrivons nous à filtrer les informations qui sont importantes et à faire abstraction de celles qui ne sont pas pertinentes et qui agissent en parasites ? Toutes ces questions sont au coeur de multiples recherches en psychologie cognitive depuis de nombreuses années et suscitent encore aujourd’hui de nombreux débats et désaccords car les études expérimentales sur le sujet sont bien moins aisées à mettre en place qu’il n’y parait. Malgré cela, le fait qu’il existe un processus de sélection et d’inhibition de l’information en vue de son traitement optimal fait consensus dans la communauté scientifique.

William James définit d’ailleurs l’attention comme une « prise de possession par l’esprit, sous une forme claire et vive, d’un objet ou d’une suite de pensées parmi plusieurs qui semblent possibles […] . Implique le retrait de certains objets afin de traiter plus efficacement les autres ».

L’attention sélective

Une des solutions pour ne pas être submergé par une quantité d’informations trop importante est de se concentrer sur une partie d’information bien spécifique (le son d’une voix, une couleur…) et de la sélectionner pour lui donner une sorte de priorité de traitement. C’est ce que l’on appel communément « L’attention sélective » et qui correspond donc à la focalisation des ressources cognitives sur une information ou un fragment d’information jugé pertinent. Les informations jugées parasitaires sont elle ignorées

Un exemple de ce processus se retrouve dans les images à plusieurs niveaux de lecture tel que le célèbre Vase de Rubin. En effet, en fonction de la partie de l’image sur laquelle l’on porte notre attention, on peut deviner tour à tour un vase ou deux visages de profils se faisant face.  Il n’est possible de voir qu’une interprétation du dessin à la fois car lorsque notre attention est portée sur une partie, les informations nous permettant de voir l’autre image sont inhibés.


L’attention sélective est donc en quelque sorte un processus que l’on convoque à loisir et qui nous permet de nous concentrer sur une partie des informations nous arrivant. Cependant, même si nos objectifs et intentions sont clairs et définis, d’autres informations, si elles sont suffisamment remarquables peuvent venir capturer notre attention et nous distraire (par exemple un bruit soudain).

Une question se pose alors, lorsque notre attention est portée sur quelque chose, supprimons nous activement les distractions ou nous contentons nous de les ignorer tout en les laissant exister en arrière plan ? En d’autres termes, qu’advient-il des informations auxquelles nous ne prêtons pas attention ?

Pour répondre a cette question nous allons nous pencher sur un effet bien connu des psychologues : L’Effet Cocktail Party.

Lorsque nous sommes dans une pièce bruyante, dans laquelle de nombreuses conversations sont en cours, comme lors d’un gala ou d’une fête, nous sommes capable, grâce à notre attention sélective de nous focaliser sur les paroles de notre interlocuteur sans trop de difficulté et nous ignorons instinctivement les conversations  alentours qui sont pourtant audibles. Or, si une personne ne faisant pas partie de notre conversation se mettait subitement à prononcer notre prénom, nous nous retournerions immédiatement dans sa direction alors même que nous n’étions en aucun cas conscient que nous l’entendions jusque là. Nous réagissons à l’énonciation de notre prénom car il a pour nous une valeur émotionnelle forte et il constitue donc un stimulus marquant. Cet effet « Cocktail Party », est généralement expliqué avec un prénom, mais il fonctionne aussi lorsque nous percevons un stimulus extérieur particulièrement intense ou incongru, qu’il soit visuel (comme un flash d’appareil photo se déclenchant subitement) ou auditif (comme un verre qui se brise bruyamment). Il en va de même avec d’autres stimuli ayant une valeur émotionnelle importante tel que les obscénités ou les appels a l’aide.

Cet effet nous montre donc que si nous sommes capable de focaliser nos ressources cognitives sur une portion pertinente des informations, les autres ne sont pas entièrement supprimées, mais plutôt traitées à un niveau subconscient. Il suffit que l’une d’entre elles ait une valeur d’alerte suffisamment élevée pour que l’attention consciente se fixe dessus et relègue l’information qu’elle était en train de traiter au second plan.

 

Cet effet Cocktail Party permet aussi d’attirer notre attention sur le fait que l’on peut distinguer deux types de facteurs d’attention. L’attention endogène, lorsque la personne dirige elle même son attention vers une information en fonction de sa motivation et de son intention de manière subjective et volontaire et l’attention exogène qui consiste en une capture de l’information indépendamment de la volonté de la personne de manière automatique et objective. Cette dernière intervient généralement pour le traitement des informations soudaines et saillantes (exemple une porte qui claque brusquement)

L’attention partagée ou le multitasking

Certains chercheurs se sont aussi intéressés à l’attention partagée. A l’inverse de l’attention sélective, cette dernière nous permet plutôt de concevoir une action dans sa globalité ou encore de percevoir des informations provenant de plusieurs sources ou évènements. Dans ce cas, au lieu de traiter une information de manière précise, nous allons traiter une multitudes d’informations de manière plus superficielle afin d’obtenir une compréhension  plus globale, même si incomplète, d’une situation. L’attention partagée nous permet donc d’absorber les informations d’une scène complexe ou de plusieurs événements simultanés, mais au dépend de la précision de ces informations

 

En résumé

L’attention est un processus dynamique qui implique l’amélioration ou la sélection d’une information particulière et l’inhibition d’une autre. Elle peut être vue comme un mécanisme de contrôle de l’utilisation de nos ressources cognitives limitées visant à éviter que nous ne soyons submergés par une quantité d’informations trop importante.

Exemple d’étude expérimentale: Le test de Stroop

Ce test est un grand classique dans l’étude des processus attentionnels et sert notamment à étudier l’Inhibition et le contrôle de l’interférence

Consignes : Lisez une première fois chaque mot à haute voix, de gauche à droite.

Dans un second temps, recommencez en nommant uniquement les couleurs dans laquelle les mots sont écrits, en faisant abstraction de leur signification. Grace à cet exercice ludique on se rend facilement compte de la gymnastique qu’opère notre cerveau lorsqu’il sélectionne une information et en inhibe un autre parasite.

Les processus attentionnels est l’un des nombreux sujets qui nous passionne chez 3R Consultants.

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