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JEAN-CHRISTOPHE BEAU : « Le cerveau a besoin de pauses »

Première bibliothèque multilingue de micro-exercices en mental training, l’application My Mental Energy Pro aide à mieux comprendre son cerveau pour développer ses capacités… Notamment la concentration. Rencontre avec l’un de ses fondateurs, Jean-Christophe Beau.

 

D’où vous est venue l’idée de créer une application centrée sur le bien-être et l’efficacité au travail ?

À l’époque, nous utilisions régulièrement en formation des techniques de préparation mentale, ainsi que des exercices anti-stress, pour les équipes commerciales et les
managers. Nous avons trouvé intéressant de rassembler toutes ces méthodes dans un même endroit. Nous avons pensé à une application, pour que les gens aient cette aide en permanence avec eux. Il y a aussi l’impact de ma rencontre avec Gaël Allain, docteur en sciences cognitives. Ce dernier affirme : « Pour être bien au travail et éviter la surcharge mentale, il faut apprendre à mieux gérer l’énorme flux d’informations auquel nous sommes confrontés ». En effet, cette surcharge mentale est la première cause de stress, d’épuisement, de burn-out… Il s’agit également d’aider les gens à gagner en concentration. C’est là que nous avons ajouté la section « gestion de la concentration et des capacités cognitives ».

En quoi consiste l’application ?

C’est une bibliothèque de vidéos, de fichiers audio et de textes adaptés à des situations au travail. Les utilisateurs peuvent également faire un auto-diagnostique pour savoir si ils gèrent bien leur charge mentale, avec ensuite des conseils personnalisés par rapport à leurs réponses.

Vous ciblez donc uniquement les entreprises ? 

L’application concerne principalement le milieu du travail. Après, je sais que des étudiants l’utilisent. La concentration touche évidemment d’autres domaines que le boulot, mais nous, nous nous adressons aux entreprises. La priorité des situations, le vocabulaire, etc sont adaptés au cadre du travail.

Comment pratiquer l’écologie mentale au quotidien ?

C’est d’abord prendre conscience que nos ressources attentionnelles restent limitées. Elles ne sont pas infinies, et peuvent s’épuiser plusieurs fois au cours d’une journée. Aujourd’hui, le cerveau est incapable de traiter tout le flux d’informations auquel il est exposé. Il faut donc prioriser : réfléchir sur quoi on va porter son attention en premier, fuir les interruptions (réduire les notifications, pop-up, etc). Chaque micro-interruption épuise le cerveau et parasite l’attention. De fait, le mental a besoin de récupérer, donc il faut faire régulièrement (toutes les heures environ) des micro-pauses de 3 à 5 minutes. Ces pauses sont l’occasion de ne rien faire, même pas consulter un smartphone, et laisser les pensées vagabonder. Nous appelons cela un « temps de relâche attentionnelle ». Le cerveau a besoin de ces micro-pauses où les réflexions vont et viennent. C’est comme une pause clope, mais seul et sans cigarette, en marchant, en écoutant une histoire, ou de la musique. D’ailleurs, c’est dans ces moments de relâche que le cerveau digère les émotions, mémorise, produit les bonnes idées, résout au mieux les problèmes complexes.

Vous parlez de la musique comme d’une aide à la concentration. Pourtant, puisqu’il s’agit d’un son, n’est-elle pas justement un « parasite » pour l’attention ?

Il faut que ce soit une musique sans paroles. Sinon, ça capte l’attention. La musique, et seulement la musique, permet d’être dans sa bulle, dans ses pensées. C’est comme se retrouver dans une foule… On écoute pas un brouhaha. Le cerveau n’entend que les variations, il ne fait pas attention aux bruits répétitifs. Par exemple, dans un environnement comme l’open space, pour moins se fatiguer, il vaut mieux écouter des sons ou des musiques adaptés.

 

Clémence d’Halluin

 

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